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Maîtriser ses émotions peut être élevé au rang d’art, tellement l’exercice semble difficilement accessible au commun des mortels… sauf les judokas ! Avant d’affronter son adversaire, un judoka doit être en état de parfaite maîtrise de sa respiration, de ses sensations… et de ses émotions ! Voici comment le judo peut vous aider à accéder à une meilleure maîtrise de soi.

Un sport à forte connotation mentale

Si tous les sports imposent un certain niveau de maîtrise de soi, les arts martiaux, notamment japonais, sont une référence en la matière. Dès les XVIe et XVIIe siècles, l’aspect mental de la discipline a été théorisé et développé depuis. Car il ne faut pas oublier que, même si le judo n’est pas un combat à mort, monter sur le tatami devant des milliers de spectateurs a de quoi déstabiliser. Tout cela pour dire que la dimension mentale est essentielle au judo. C’est d’ailleurs tout l’objet du rituel de salutation du tatami, qui incite au retour sur soi et à la concentration sur la respiration et les sensations. Concrètement, le judoka est appelé à aligner son corps et son esprit pour être en parfaite harmonie.

On retrouve la dimension mentale du judo dans le déroulement même du combat, qui consiste en une succession d’assauts intenses et brefs, entrecoupés d’arrêts de quelques secondes. De toute évidence, aucun judoka ne peut maintenir le même niveau de performance tout au long du combat. En ayant une meilleure maîtrise de soi, il pourra par contre mieux se concentrer sur un objectif spécifique à chaque assaut.

Les judokas, maîtres de leurs émotions

C’est ce que semble confirmer une récente étude, qui a comparé la gestion de stress chez les judokas à des pratiquants d’autres sports, révélant que les premiers maîtrisent mieux leurs émotions. La même étude révèle par ailleurs que les judokas gèrent leur stress par l’action, et non par l’évitement ou l’émotion. C’est bien connu, les athlètes de haut niveau ont souvent des gestes automatiques, mais cela ne les empêchent pas d’être envahis par des pensées négatives. C’est d’ailleurs pour cela que les sportifs de haut niveau sont de plus en plus nombreux à suivre des thérapies cognitives et comportementales, dont le potentiel à agir sur les pensées parasites pour les remplacer par des pensées positives n’est plus à démontrer.

Changer les comportements plutôt que les pensées

Pour certains, travailler sur les pensées a tendance à distraire le judoka, à disperser son énergie mentale. A la place, ils préconisent un travail sur les comportements, à travers une approche basée sur la méthode de pleine conscience, dont tout l’objet est d’amener la personne vers un changement de comportement, et non de pensée. C’est ainsi que des psychologues de l’Insep ont développé la méthode, avant de la tester dans le judo. Le succès ne s’est pas fait attendre, la méthode s’étant révélé efficace en matière de stratégie.