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Quand on pense aux arts martiaux, on s’imagine des hommes et des femmes portant des uniformes blancs et des ceintures de couleur. Cette image instinctive ne nous serait jamais venue à l’esprit si le judo n’avait pas vu le jour. Tous les uniformes que les arts martiaux modernes utilisent doivent leur existence au judogi. En effet, le judogi est l’ancêtre de l’uniforme des arts martiaux modernes. C’est aussi le judo qui a introduit le concept des ceintures colorées. De nos jours, presque tous les arts martiaux, du karaté au Krav Maga, utilisent des ceintures de couleur pour identifier la compétence, le rang et l’expérience d’un pratiquant. Séverine Sbeghen, ceinture noire deuxième dan de judo, nous raconte l’histoire du judogi, l’uniforme des judokas.

Les origines du judogi

Jigoro Kano est considéré comme le fondateur du judo d’aujourd’hui, aussi connu sous le nom de ju-jitsu. Il a d’abord étudié plusieurs branches du ju-jitsu avant d’ouvrir sa propre école et de nommer son art judo, en partie parce que le mot ju-jitsu n’expliquait pas complètement l’essence de son nouveau style.

À bien des égards, le judo partage une ascendance commune avec l’aïkido, qui tire son histoire du style connu sous le nom de Daito-ryu-aiki-jujitsu. Cependant, le judo se concentre plus sur les mises au sol, les prises, et les soumissions tandis que l’aïkido incorpore toujours plusieurs positions et contre-attaques frappantes.

En raison de l’importance accordée aux prises, Jigoro Kano voulait se concentrer sur un uniforme qui pourrait aider ses élèves à s’attraper et à se lancer les uns les autres facilement. L’uniforme devait être épais pour que le tissu ne se déchire pas, il devait être assez serré pour donner de la liberté de mouvement, mais il devait être assez lâche pour que les élèves puissent s’agripper.

Au début, il a suivi les traces de ses instructeurs et a utilisé le kimono japonais traditionnel. Toutefois, le kimono ne répondait pas aux trois exigences susmentionnées.

Il a donc modifié le kimono pour qu’il soit plus épais, plus lourd et un peu plus serré, mais assez ample pour pouvoir s’y accrocher. Il portait aussi des manches et des pantalons plus courts. Le pantalon s’arrête jusqu’aux chevilles et les manches des bras s’arrêtent juste au-dessus du poignet.